Restructuration chez Danone, la CFDT vigilante abonné

Le groupe annonce un plan de suppression de 400 à 500 emplois en France. La CFDT estime que les salariés n’ont pas à faire les frais d’un plan d’économies qui vise à mieux rémunérer les actionnaires.

Par Marie-Nadine Eltchaninoff— Publié le 30/11/2020 à 12h58

C’est comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Le groupe Danone qui a fait de la responsabilité sociale et environnementale son credo, au point d’adopter le cadre juridique d’entreprise à mission, annonçait lundi 23 novembre la suppression de 2 000 emplois au niveau mondial, dont 400 à 500 en France. Le groupe vise une économie d’un milliard d’euros d’ici à 2023 et le retour d’une marge opérationnelle à 15% dès 2022. Difficile de ne pas voir dans cette annonce la seule volonté de mieux servir les actionnaires… « La CFDT imaginait et espérait que les actionnaires du groupe Danone étaient à l’image de l’entreprise qui porte des valeurs sociales, sociétales et environnementales de haut niveau et qu’ils étaient prêts à accepter que Danone leur délivre un peu moins de rentabilité au vu des engagements pris, » réagissait aussitôt lien vers le contenu : Agroalimentaire. Le PDG du groupe, Emmanuel Faber, assumait quant à lui sa décision dans une interview donnée à France Inter au lendemain de l’annonce : « C’est la survie même de l’entreprise qui est en cause », justifiait-il, soulignant un décalage de compétitivité par rapport à ses concurrents et n’excluant pas un risque d’OPA sur le groupe.

Le secteur des eaux impacté

Le confinement n’a pas été sans effet sur l’activité de l’entreprise. Danone a enregistré une baisse de 5,4% du chiffre d’affaires sur les neuf premiers mois de l’année. Cette contreperformance s’explique en partie une chute de plus de 20% de la vente des bouteilles d’eau à cause de la fermeture des bars et restaurant. A cet élément conjoncturel s’ajoute une volonté de la multinationale, qui emploie 100 000 salariés dans le monde, de réformer en profondeur son management. L’organisation actuelle en trois familles de métiers – les produits laitiers et d’origine végétale, la nutrition infantile et médicale, les eaux – laisserait la place à des directions par zones géographiques, faisant disparaître au passage « toutes les structures d’équipes communes qui sont au-dessus des pays, » dont un certain nombre de sièges sociaux et de postes de…

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