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Les insuffisances du “plan migrants” gouvernemental

Publié le 13/07/2017 (mis à jour le 20/07/2017)

Ceux qui attendaient un « plan migrants » en seront pour leur frais. Quelques jours après l’évacuation de 2 800 migrants vivant dans le plus grand dénuement, porte de la Chapelle à Paris, le gouvernement a dévoilé, le 12 juillet, les grandes lignes d’un « plan immigration » qui fera l’objet d’un projet de loi dès septembre.

Objectif affiché par le Premier ministre : se hisser « à la hauteur de ce que doit être la France ». À l’arrivée, une série de mesures liant accueil des demandeurs d’asile et lutte contre l’immigration irrégulière.

L’oubli du défi humanitaire

D’ici à 2019, 12 500 places d’hébergement des demandeurs d’asile seraient créées (dont 4 000 dès 2018). Une réponse très en deçà du nécessaire, juge la CFDT, pour qui « le plan gouvernemental oublie le premier accueil et l’urgence » : « Le refus du gouvernement d’ouvrir de nouveaux centres humanitaires et de répartir l’effort de prise en charge sur tout le territoire est condamnable parce qu’il ne permettra pas que les droits humains les plus élémentaires soient assurés », expose le secrétaire national Frédéric Sève.

D’autres points sont à saluer. Le gouvernement promet ainsi de réduire de quatorze à six mois les délais de traitement de la demande d’asile, en renforçant les moyens des préfectures et de l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides), l’organisme qui examine les demandes d’asile. En matière d’intégration des demandeurs d’asile ayant obtenu le statut de réfugié (38 % environ), le plan prévoit d’augmenter de 200 à 400 heures les cours de français prévus dans le « contrat d’intégration républicaine » et de développer les expériences combinant hébergement et formation professionnelle en vue de mieux accompagner les réfugiés vers l’emploi. « Des pistes pour l’avenir dont les détails de la mise en œuvre n’ont pour l’heure pas été précisés », note Frédéric Sève. La nomination prochaine d’un délégué interministériel à l’intégration des réfugiés devrait permettre d’y voir plus clair. Mais « on ne peut prétendre réussir l’intégration si le premier accueil n’est pas fait dans de bonnes conditions ».

 aballe@cfdt.fr